Personnalité politique, révolutionnaire et fondateur de l'ONG Ligue de Défense noire africaine, ce leader panafricain partage sa vision des rapports russo-africains sur la scène internationale.
Ce fut un mercredi 24 avril au « conference hall » de l'université de MGIMO, plus précisément à la cérémonie d'ouverture du 3e Forum international « Russie-Afrique : What's next ? ». Cérémonial meublé par les adresses de bienvenue outre des chefs de la diplomatie russe Sergueï LAVROV et Vasily NEBENZYA respectivement ministre des Affaires étrangères et représentant permanent de la fédération de Russie aux Nations Unies, mais aussi par celles des invités d'honneur, Anatoly TORKUNOV, recteur de MGIMO, Andrei FURSENKO, Vice-président de la Fédération de Russie, Mikhail BOGDANOV, vice-président des Affaires étrangères, représentant spécial du président de la fédération de Russie pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Son Excellence Lindiwe SISULU, ancienne ministre des Affaires étrangères sud-africaine entre autre.
A leur suite, la session plénière avec les exposés des experts invités. Parmi eux, un orateur endomorphe rendant hommage à son continent, à « sa mère Afrique » de par son accoutrement qui fait partie de son identité culturelle. Sylvain DODJI AFOUA plus connu sous le nom d'EGOUNTCHI Behanzin. Ce trentenaire face aux étudiants, chercheurs ou encore journalistes une fois monté au créneau, attire l'attention sur la nouvelle forme idéologique de la jeunesse africaine. Celle qui rejette les mécanismes de la néo-colonisation de la France caractérisés par « le refus de celle-ci de jouir de sa liberté encore moins de ses ressources naturelles » ou celle qui « lutte pour la transparence et contre la corruption ».« Une Afrique qui explore les nouvelles voies de développement durable à travers l'agriculture et les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) » poursuit-il. Un combat pour l'autodétermination et pour la libération du peuple noire et du continent africain qui a commencé bien des années en France. Il a d'ailleurs signé un partenariat. Le tout premier avec l'université MGIMO. « L'accord consiste à des échanges universitaires avec des étudiants africains et russes, entre notre organisation et MGIMO. L'objectif étant de permettre aux étudiants africains d'aller étudier à l'université de MGIMO et permettre aussi aux étudiants russes d'apprendre auprès des étudiants africains » explique-t-il. Hormis ce passage dans le milieu académique, EGOUNTCHI est connu de l'espace public russe.
« Je me suis rendu plusieurs fois en Russie »
Marqué par Malcon X et Thomas SANKARA, les deux personnages qui l'influencent le plus dans leur lutte jadis pour le peuple noir (le premier pour son combat des peuples noirs à travers l'Amérique puis le monde et le second pour sa lutte souveraine des peuples et Etats africains), EGOUNTCHI prend part aux rencontres internationales organisées en terre russe. Les plus récentes sont le second sommet de Saint-Pétersbourg Russie-Afrique, ou la toute dernière édition du forum international de la jeunesse cité précédemment. Il y travaille pour intensifier le partenariat entre les deux Parties, les mouvements panafricanistes étant donné qu'il est un leader panafricaniste : « c'est dans ce sens-là que je me rends souvent en Russie. A ce niveau, je dirai que c'est vraiment un honneur pour moi parce qu'à chaque fois que j'y vais, j'œuvre pour renforcer la coopération, le partenariat entre la Russie et notre continent ». révèle-t-il.
Quant à ses impressions sur la Russie, le révolutionnaire rapporte que cette nation représente la résistance face à l'impérialisme occidental ou face au néo-colonialisme. Pour lui, c'est surtout ce modèle souverainiste qu'il souhaiterait mettre en place sur le continent africain pour ses intérêts. La Russie la voix d' « un monde multipolaire » ; un modèle de résistance que l'Occident « veut absolument combattre parce que pour eux elle met en danger leur mode de vie » souligne-t-il. Une résistance russe qui influence le reste des peuples opprimés à travers le monde.
Pour son avis sur la politique africaine moscovite, il la trouve divergente de celle des anciennes puissances « parce que les partenariats, la coopération, les relations entre les pays africains et la Russie ne sont pas les mêmes. La Russie n'a jamais colonisé, ni esclavagé un pays en Afrique. La Russie n'a jamais imposé sa volonté aux pays africains. Et même dans sa coopération avec ceux-ci ou les mouvements, elle n'impose rien. Elle ne demande pas aux pays africains de choisir entre la Russie et les autres et elle n'intimide pas ». Selon lui, la politique africaine de Moscou est différente, « c'est l'opposé des anciennes puissances coloniales qui sont toujours présentes sous forme de néo-colonialisme dans nos pays surtout lorsque cette politique extérieure est une coopération dans le respect, gagnant-gagnant où chacun est libre de choisir, de faire ce qu'il veut. On ne peut qu'accepter ». Une politique africaine basée sur la multipolarité, il n'est pas du tout contre et ne peut que la rechercher.
Autre aspect, ses rapports avec l'espace médiatique : « nous travaillons déjà avec les grands médias russes comme Russia Today, sputnik, Afrikan initiative et d'autres médias en Russie comme nouvelles infos et pleins d'autres. La liste n'étant pas exhaustive. Et je rédige aussi des articles sur la chaîne d'informations internationale en continu Russia today par rapport à la situation en Afrique etc. c'est un partenariat qu'il y a avec notre organisation ». indique-t-il. Quant à sa représentation de l'Afrique, elle symbolise plus qu'un simple territoire.
« L'Afrique noire incarne la lutte contre les vestiges du colonialisme, du néo-colonialisme et de l'exploitation unissant les peuples opprimés africains et la diaspora »
Pour ce révolutionnaire qui tout jeune ne supportait pas l'injustice et aimait beaucoup venir en aide aux autres, l'Afrique est « le berceau de notre histoire, la source de notre identité et la manifestation de notre résilience ». Il surligne qu'elle symbolise « la richesse de notre culture, la profondeur de nos traditions et la puissance de notre unité. C'est un espace où nous pouvons célébrer nos racines, tout en forgeant un avenir basé sur la solidarité, la justice et l'émancipation collective des peuples».
EGOUNTCHI Benhanzi, un label à l'appel à l'unité continentale, à la solidarité et à l'espoir de toute une jeunesse possible en vue d'un effort commun pour l'autodétermination et le développement autonome ou souverain du continent africain. Convictions auxquelles, il tient fermement.
Danielle Juanita KABEYENE
EGOUNTCHI Behanzin à la tribune du 3e forum international Russie-Afrique : What's next ? lors de la session plénière.
AUTHOR/АВТОР: Name: DanielleK
Student of the Jurantist Cameroon 🇨🇲